Le punk est mort. Son cadavre est étendu dans une flaque de bière et d’urine, sur le plancher minable de son préfabriqué crasseux. Manque de pot : c’est moi qui découvre le corps en premier, ou à ce qu’il semble. C’est con. Pour une fois qu’je venais prendre de ses nouvelles. Faut dire qu’on n’entend plus tellement parler d’lui. J’avais bien failli l’oublier, jusqu’à ce que j’me remémore quelques souvenirs de jeunesse. Donc me voilà devant sa porte que j’ai dû défoncer parce qu’i’ répondait pas, que ça puait en diable et surtout qu’elle était fermée. Or il la fermait jamais, sa porte, et sa gueule non plus d’ailleurs. J’ai flairé l’entourloupe. J’suis rentré. J’aurais dû m’casser.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Julien Marot est originaire d’Écaussinnes. C’est dans ce microcosme de la musique alternative qu’il a découvert l’enivrement des concerts. Il a beaucoup traîné devant MTV et YouTube mais a par ailleurs étudié les lettres romanes.
Et aujourd’hui, il se demande s’il était si mauvais punk parce qu’il étudiait ses cours ou s’il était si mauvais étudiant parce qu’il passait ses journées à écouter du punk.
Il a précédemment publié le récit "Seize quartiers de noblesse", sur l’héritage familial.