C'est de son fils que Dumas affirme tenir l'idée de deux des protagonistes de ce roman : - Oui, je vais te donner deux personnages...
un gentleman anglais et un capitaine français. [...] Mon capitaine français est un personnage mystérieux, qui veut se faire tuer à toute force et qui ne peut pas en venir à bout ; de sorte que, chaque fois qu'il veut se faire tuer, comme il accomplit une action d'éclat, il monte d'un grade. - Mais pourquoi veut-il se faire tuer ? - Parce qu'il est dégoûté de la vie. - Et pourquoi est-il dégoûté de la vie ? - Ah ! voilà le secret du livre...
De cette suggestion, et de quelques pages des Souvenirs de la Révolution de son ami Nodier, naissent Les compagnons de Jéhu. 1799 : le Directoire va s'écrouler sous le coup d'Etat de Bonaparte revenu d'Egypte ; Roland, aide de camp du jeune général, se charge de mettre fin aux exactions des compagnons de Jéhu, société secrète de royalistes qui, comme des bandits de grands chemins, attaquent les transports de fonds de la République pour financer l'insurrection en Bretagne et en Vendée.
De Bourg-en-Bresse à la Bretagne, de Paris aux rives du Nil et à Marengo, du 18 brumaire au passage du Grand Saint-Bernard, des intrigues politiques aux amours à la Roméo et Juliette, les aventures s'enchaînent, mêlant héros de fiction et personnages historiques, dans une course poursuite menée à brides abattue où l'héroïsme le dispute à l'honneur. Si Dumas a un peu violé l'Histoire dans ce roman flamboyant, quel bel enfant il lui a fait !