Dans une région lointaine, un voyageur solitaire découvre entre deux montagnes une île parfaitement circulaire reposant au milieu d'un ruisseau.
Sur sa partie ouest, des arbres aux écorces luisantes s'élèvent d'un tapis de fleurs entourées d'une nuée de papillons. De l'autre côté, les troncs semblent noirs et le gazon revêt une teinte grisâtre.
Une fée glisse lentement sur le ruisseau dans un canot. Elle voyage autour de l'île, de la lumière vers l'ombre.
Au travers de réflexions sur la musique, la poésie et la solitude, Edgar Allan Poe offre une nouvelle où les atmosphères sont aussi effrayantes qu'idylliques. Elle sera traduite par Charles Baudelaire lui-même.
Né aux États-Unis, Edgar Allan Poe (1809-1849) perd ses parents très jeune. Il poursuit des études brillantes, mais est forcé de les stopper à cause de soucis financiers. Il s’engage alors dans l’armée et se fait volontairement renvoyer pour se lancer dans une carrière d’écrivain. Ses poèmes ne rencontrant pas un fort succès, il travaille pour un journal. Peu à peu, il acquiert une notoriété, gagne un concours de nouvelles, et publie en 1845 « Le Corbeau ». Grâce à sa nouvelle renommée, il parvient à monter sa propre revue. Mais sa joie est bouleversée par la mort de sa compagne Virginia. Poe sombre dans l'alcoolisme. Il laissera derrière lui une série d'œuvres traduites par Baudelaire, et qui feront de lui le précurseur de tout un mouvement ainsi que du genre policier et fantastique.