Cette merveille de nouvelle, philosophiquement poétique ou poétiquement philosophique, est tiré du recueil Contes étranges édité en 1876.
« Pendant ce temps les deux bambins achevaient leur image de neige, et, tout en travaillant, leur mère les écoutait babiller. Elle ne pouvait s'empêcher de les regarder de temps à autre, et bientôt il lui sembla que l'image allait s'élancer pour courir avec eux.
— Quelle jolie compagne nous aurons cet hiver, dit Violette; pourvu que papa n'aille pas avoir peur qu'elle ne nous fasse attraper froid. Tu l'aimeras bien, n'est-ce pas, Pivoine?
— Oh! oui, dit l'enfant, je la caresserai bien. Elle viendra, le matin, s'asseoir à côté de moi, et je lui donnerai de mon lait chaud.
— Non, reprit Violette gravement, cela ne peut pas se faire ainsi. Le lait chaud ferait mal à notre petite sœur. Les gens de neige comme elle ne mangent que de la neige. Tu entends bien, Pivoine, il ne faudra rien lui donner de chaud. »
Traduction : E.A. Spoll (1833-18..)
Source: https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k64848026/f155.image.r=contes%20%C3%A9tranges%20hawthorne