« La beauté du nombril est qu’il est union entre corps et espaces, entre mère et enfant, mais aussi, dans sa présence modeste, humble au milieu du ventre, il est ce Gabon qui se plante au cœur de l’Afrique pour lui rappeler sa pulsion de vie, et son ancrage dans un passé profond. Le nombril est le rappel constant de la naissance du corps dans “la souche du cordon ombilical” — et août qui était indépendance, qui était promesse comme l’est le placenta, qui était fabrication d’une république cependant demeurée bancale, parce que peuplée de citoyens frappés de peur. Un peuple tétanisé ne peut pas faire son histoire qui, ainsi, demeure promesse, obligation à se retourner dans le corps de la mère, mais ce peut aussi être celui de la femme, ce retour perpétuel qui est amour, désir et son assouvissement, mais aussi interdit car inceste. Le futur est obligation, mais est-il vivable véritablement ? »
Patrice Nganang