Nombreux sont les jeunes d’Afrique qui désirent « monter », c’est-à-dire d’un point de vue géographique rejoindre le vieux continent, mais qui signifie aussi s’élever dans l’échelle sociale et accéder au monde plus riche que représente l’Occident. Momar est l’un d’entre eux. Il a fui le bidonville de sa banlieue de Dakar et se trouve à présent à Roquetas, en Espagne, à espérer chaque jour un peu de travail dans l’une des exploitations voisines. Pour son périple, il a choisi la voie terrestre, plus sûre, car on compte par milliers les morts engloutis dans l’Atlantique et la Méditerranée depuis une vingtaine d’années. Las, les candidats à l’exil ne sont pourtant pas moins nombreux à vouloir tenter leur chance. Et les femmes sont toujours les plus vulnérables, comme Virginie dont le voyage s’est arrêté au Maroc où elle est réduite à la mendicité avec ses deux enfants accrochés à ses vieilles frusques. Combien sont-ils, sont-elles, à errer ainsi à la recherche d’une vie meilleure ? Et quelles sont les responsabilités des politiques de l’Afrique subsaharienne ? N’est-il pas plus que temps que ces pays prennent la mesure du drame qui se joue et se battent enfin pour mettre un terme aux guerres civiles, à la corruption, à la pauvreté qui poussent tous ces pauvres hères sur la route ? Et le rôle de l’Occident dans tout cela ?