Les souvenirs sont cors de chasse
Dont meurt le bruit parmi le vent.
On pourrait emprunter cette merveille d’Apollinaire (Alcools) pour qualifier ces quelques paroles éteintes comme les bribes d’ une aventure humaine dont le souvenir s’efface pour laisser place à une paix, somme toute, confortable. Dans leur simplicité, ces mots sont autant de balises à remonter le temps, à désigner le sens, comme un rideau qu’on soulève sur des joies, des peines, plus ou moins secrètes, un hommage à la vie qu’on n’a pas toujours su saisir avec humilité. Toutes ces banalités de notre condition, à la fois commune et unique, éphémère et intemporelle. Et puis alors, tirer sa révérence, dans la plus grande discrétion, comme un voyageur égaré, un invité qui se serait trompé d’adresse.