«?Et puis ce fut la passion du dessin : adossée contre un tronc, elle observait puis reproduisait feuilles, branches, buissons avec une grande minutie. Mais elle n'était jamais tout à fait satisfaite de ses dessins. Il y manquait le bruissement des feuilles dans la brise légère, le pépiement des oiseaux, l'œil aiguisé de l'écureuil à l'assaut de son arbre, le frôlement des bêtes dans les feuilles sèches. Elle aurait voulu rendre tout de la vie qu'elle percevait autour d'elle et même ce qu'elle ne faisait que deviner.?» Françoise Douchamps se réapproprie le mythe de la louve nourricière et protectrice qui vient en aide à une orpheline. Sylviane vit seule dans une maison au milieu de la forêt depuis la disparition de Jo, mort pendant la guerre d'Algérie. Elle meurt en mettant au monde une petite fille miraculeusement secourue par une louve. Le nourrisson est ensuite recueilli par un couple qui le prénomme Isis et l'élève comme son propre enfant. La jeune fille s'épanouit en vouant un profond attachement à la nature. Ce n'est qu'à l'adolescence qu'elle découvre les circonstances extraordinaires de sa naissance et renoue avec ses grands-parents paternels. Par un geste cathartique, elle rend hommage à l'animal qui lui a sauvé la vie.