Courâilleux commis de tabagie rue Côte-des-Neiges, Léo Rivière ne croit plus à grand-chose. Il croit à Canadien, à Bacchus, à Vénus. Et à Céline ─ pas la Dion, l’idole d’un peuple, l’autre, le Louis-Ferdinand, la honte géniale des vieux cousins d’Europe. Il le relit d’un bout à l’autre, à l’affût d’un sujet de mémoire ou d’autres choses qui ne se disent pas.
Il croit aussi à Nat, et pas qu’un peu. Folle funambelle barouettée par les grands vents qui la font fuir toujours plus loin, à la recherche du bout de la nuit, elle lui revient en pleines bourrasques et l’entraîne dans son élan jusqu’au bord du Styx, parce que la vraie beauté ne s’éteint pas à petit feu, elle s’envole dans une grande déflagration.
Plongée tragicomique au cœur de la noirceur qui habite l’homme, Tabagie est aussi une chronique du quartier-village de Côte-des-Neiges, où les personnages attachants, détraqués et souvent grotesques sont légion.