Découvrez un nouveau numéro en version numérique de la revue littéraire belge Marginales
Chaque jour qui passe exclut une espèce animale du menu des humains. Comme si un cycle s'interrompait, qu'il était dit que désormais le vivant ne nourrirait plus le vivant, le vif ne saisirait plus le vif. Une grand-peur gagne les esprits, d'autant plus prégnante qu'elle passe par les corps, et par le mystère de leur fonctionnement interne. Mystère largement éclairci par le savoir, mais la divulgation, toujours incomplète, ne donne que davantage le vertige. La connaissance chèrement acquise révèle qu'au-delà de ce qui est su se cache ce qui reste indéfiniment à découvrir. Et c'est ainsi que le sol semble se dérober sous les pas. Comment se fier au plancher des vaches, si les vaches elles-mêmes ne sont plus fiables ?
D'autant qu'elles n'en peuvent mais, ces pauvres ruminantes. On leur a donné à mâcher ce dont elles n'ont jamais eu le goût, ce qu'elles se seraient bien gardées de happer elles-mêmes. Ah, si le voeu des fabulistes s'était réalisé, si elles avaient été douées de la parole ! À quels réquisitoires aurions-nous eu droit ! À quand un nouveau roman de renard, où se ferait le procès, avec éloquentes bêtes à la barre, de la folie et de l'hypocrisie humaines ?
Des poèmes et nouvelles inspirés par la thématique de la consommation de viande animale avec des écrivains comme Véronique Bergen, Luc Dellisse ou encore Colette Lambrichs.
À PROPOS DE LA REVUE
Marginales est une revue belge fondée en 1945 par Albert Ayguesparse, un grand de la littérature belge, poète du réalisme social, romancier (citons notamment Simon-la-Bonté paru en 1965 chez Calmann-Lévy), écrivain engagé entre les deux guerres (proche notamment de Charles Plisnier), fondateur du Front de littérature de gauche (1934-1935). Comment douter, avec un tel fondateur, que Marginales se soit dès l’origine affirmé comme la voix de la littérature belge dans le concert social, la parole d’un esprit collectif qui est le fondement de toute revue littéraire, et particulièrement celle-ci, ce qui l’a conduite à s’ouvrir à des courants très divers et à donner aux auteurs belges la tribune qui leur manquait.
Marginales, c’est d’abord 229 numéros jusqu’à son arrêt en 1991. C’est ensuite sept ans d’interruption et puis la renaissance en 1998 avec le n°230, sorti en pleine affaire Dutroux, dont l’évasion manquée avait bouleversé la Belgique et fourni son premier thème à la revue nouvelle formule. Marginales reprit ainsi son chemin par une publication régulière de 4 numéros par an.
LES AUTEURS
Jacques De Decker, Corinne Hoex, Pierre Puttemans, Michel Torrekens, Laurent Demoulin, Roger Foulon, Emmanuèle Sandron, Patrick Virelles, Alain Bosquet de Thoran, Jean Jauniaux, René Hénoumont, Jack Keguenne, Daniel Simon, Véronique Bergen, Jean Claude Bologne, Michel Joiret, Alain Bosquet de Thoran, Yves Wellens, Monique Thomassettie, Claude Javeau, Emmanuel Raveline, Alain Bosquet de Thoran, Luc Dellisse, Marianne Hendrickx, Colette Lambrichs, Vénus Khoury-Ghata et Alma Lazarevska.