Anthropologie de l'Islam

Sans aucun doute, un des plus importants procĂ©dĂ©s d’expression et de communication de l’HumanitĂ© a Ă©tĂ© l’écriture. Cette derniĂšre apparaĂźt comme quelque chose qui a toujours existĂ© et, par consĂ©quent, dĂ©ment toute notion d’invention d’un syllabaire et son corollaire, la graphie. L’écriture alphabĂ©tique linĂ©aire, le KaabaĂ©en, n’aurait-elle pas pu ĂȘtre employĂ©e d’emblĂ©e dĂšs l’apparition de l’Homme Ă  une Ă©poque trĂšs reculĂ©e que la communautĂ© scientifique a dĂ©nommĂ© : PrĂ©histoire ? La diffusion de l’écriture est un processus long qui s’est dĂ©roulĂ© pendant des dizaines de milliers d’annĂ©es comme l’a Ă©tĂ© celui de la migration humaine Ă  partir de son point d’origine. Ainsi, tout au long de ces dizaines de millĂ©naires av. J.-C., parallĂšlement aux dĂ©placements migratoires, l’écriture s’était rĂ©pandue gĂ©ographiquement dans des zones culturelles qui allaient devenir trĂšs diffĂ©rentes entre elles et, donc, trĂšs distinctes de son cadre d’origine. DĂšs lors, des traditions d’écriture vont cohabiter en s’entremĂȘlant parfois pour consigner d’une meilleure façon les langues de leurs habitants. Quelquefois, une dĂ©rivation du syllabaire de base aboutit Ă  un dĂ©veloppement inattendu, celui de produire des Ă©critures locales [cunĂ©iforme, hiĂ©roglyphe, sinogramme] comme en tĂ©moignent les vestiges et les dĂ©couvertes palĂ©ographiques. La problĂ©matique de l’approche Ă©pistĂ©mologique de l’écriture est longtemps restĂ©e monoscripte et monolithique chez les spĂ©cialistes de ce type de domaine [linguistique, sĂ©mantique, palĂ©ographie, etc.]. Peut-ĂȘtre serait-il temps d’essayer d’autres dĂ©marches mĂ©thodologiques, arpenter de nouveaux terrains d’investigations loin des sentiers battus ?