Découvrez un nouveau numéro en version numérique de la revue littéraire belge Marginales
Toute honte bue, Marginales aura donc sacrifié au Mondial. Et pourquoi la honte ? Parce qu’il est de bon ton, dans les milieux intellectuels, de mépriser le foot. Ce n’est qu’une idée reçue, que quelques grandes consciences de ce siècle, de Montherlant à Camus et de Handke à Montalbán, suffiraient à contester. Ils ont écrit sur le football, l’ont d’ailleurs aussi pratiqué, et s’ils le châtient quelquefois, c’est parce qu’ils l’aiment et détestent le voir dénaturer.
Reconnaissons que le dernier Mondial du siècle est parvenu à passionner les plus irréductibles. Parce qu’il se déroulait en France, sans doute, cette France qui reste un grand dispensateur en valeur ajoutée, et qu’il a suivi un scénario qui, au surplus, a mené cette même France à la victoire. Les semaines de son déroulement ont été vécues avec une tension sans cesse croissante, jusqu’à se terminer sur ce prodigieux but marqué en 92e minute, d’autant plus beau qu’il était inutile, comme l’extraordinaire couronnement d’une vaste entreprise d’exaltation du réel, d’une gigantesque occultation du pire au profit de l’épopée programmée, diffusée comme aucun événement de l’histoire humaine ne l’avait été jusque-là...
Des poèmes et nouvelles inspirés par la Coupe du monde de football 1998 avec des écrivains comme Thilde Barboni, Jacques Cels ou encore Luc Dellisse.
À PROPOS DE LA REVUE
Marginales est une revue belge fondée en 1945 par Albert Ayguesparse, un grand de la littérature belge, poète du réalisme social, romancier (citons notamment Simon-la-Bonté paru en 1965 chez Calmann-Lévy), écrivain engagé entre les deux guerres (proche notamment de Charles Plisnier), fondateur du Front de littérature de gauche (1934-1935). Comment douter, avec un tel fondateur, que Marginales se soit dès l’origine affirmé comme la voix de la littérature belge dans le concert social, la parole d’un esprit collectif qui est le fondement de toute revue littéraire, et particulièrement celle-ci, ce qui l’a conduite à s’ouvrir à des courants très divers et à donner aux auteurs belges la tribune qui leur manquait.
Marginales, c’est d’abord 229 numéros jusqu’à son arrêt en 1991. C’est ensuite sept ans d’interruption et puis la renaissance en 1998 avec le n°230, sorti en pleine affaire Dutroux, dont l’évasion manquée avait bouleversé la Belgique et fourni son premier thème à la revue nouvelle formule. Marginales reprit ainsi son chemin par une publication régulière de 4 numéros par an.
LES AUTEURS
Thilde Barboni, Jacques Cels, Luc Dellisse, Françoise Houdart, Claude Javeau, Laurence Jyl, Françoise Lalande, Yves Laplace, Claire Lejeune, Jean-Louis Lippert, Franoise Lison-Leroy, Patrick Roegiers, Liliane Schraûwen, Daniel Simon, Monique Thomassetie, Michel Torrekens, Yves Wellens et Liliane Wouters.