«Croquis Parisiens» oscille entre poĂšmes en prose et nouvelles. Amoureux du Paris du XIXe, Huysmans arpente la capitale en tous sens (de Montmartre Ă Saint-Denis) en quĂȘte d'atmosphĂšres et de dĂ©tails enchanteurs. LĂ , un marchand vend ses journaux ; ici, des dames aux chapeaux Ă fleurs se mĂ©langent aux hommes en costumes et aux calĂšches Ă chevaux ; parfois, l'odeur des cigares en terrasse et les musiques entraĂźnantes s'Ă©lĂšvent dans tout Paris...
Tel un peintre, Huysmans fait le croquis d'une ville rĂȘvĂ©e qui, depuis toujours, fascine bon nombre d'Ă©crivains.
Joris-Karl Huysmans (1848-1907) naĂźt dans une famille dâartistes. Son pĂšre, lithographe, meurt alors que Huysmans nâa que huit ans. Huysmans passe une grande partie de sa vie au ministĂšre de lâintĂ©rieur. Il fait paraĂźtre en 1874 son premier recueil de poĂ©sie («Le Drageoir aux Ă©pices»), et rencontre Zola deux ans aprĂšs. Il dĂ©fend son nouvel ami dans un article sur l'«Assommoir» et le naturalisme. Il publie la mĂȘme annĂ©e un roman naturaliste, «Marthe, histoire d'une fille». Son second roman («Les SĆurs Vatard», 1879) est accompagnĂ© dâune dĂ©dicace Ă Zola. Il frĂ©quente aussi Maupassant, et rĂ©alise avec quelques auteurs un recueil de nouvelles («Les SoirĂ©es de MĂ©dan», 1880). Ă compter de 1884, avec la sortie de son roman «A rebours», Huysmans se montre de plus en plus pessimiste, et sâĂ©loigne du mouvement naturaliste. AprĂšs avoir traversĂ© une phase mystique avec «LĂ -bas» (1891), Huysmans se convertit soudainement au catholicisme.