« Octave Mirbeau nâest pas seulement un grand Ă©crivain estampillĂ©. Câest aussi un inquiĂ©teur, un empĂȘcheur de penser en rond, un infrĂ©quentable, un inclassable et un libertaire politiquement et littĂ©rairement incorrect. Dans le Journal dâune femme de chambre, il donne la parole Ă une chambriĂšre, ce qui est dĂ©jĂ subversif en soi, car un domestique, et plus encore une domestique femme, nâest pas supposĂ© penser par lui-mĂȘme, ni, a fortiori, tenir un journal et Ă©crire comme Mirbeau... Bien placĂ©e au cĆur des milieux bourgeois, elle perçoit le monde par le trou de la serrure et ne laisse rien Ă©chapper des âbosses moralesâ de ses maĂźtres. GrĂące Ă elle, nous pĂ©nĂ©trons dans les arriĂšre-boutiques des nantis, dans les coulisses du thĂ©Ăątre du âbeauâ monde, dont elle arrache le masque de respectabilitĂ©. Successivement enjĂŽleuse, charmeuse, pleine de gouaille⊠Karin Viard nâest pas une simple lectrice, mais une interprĂšte transformiste qui tour Ă tour va devenir chacun des personnages, pour hisser lâĆuvre de Mirbeau au rang de chef-dâĆuvre sonore. » Claude Colombini & Pierre Michel