Au cours du mois de juin 1914, Mathilde et Matthieu, deux paysans beaucerons, donnent l’hospitalité à un inconnu de passage qui répond au nom d’Yvonain Le Quellec. Peu après le départ de leur hôte, leur fils Quentin décède de la peste. Une rapide enquête leur apprend alors que le dit Yvonain se nomme en réalité Yvan Quelovitch et qu’il s’est échappé d’une quarantaine imposée à son bateau dans le port du Havre. Le destin du couple et de "l’assassin" de Quentin, ne vont, dès lors, cesser de s’entrecroiser au gré des nombreuses péripéties que les évènements imposent à leurs vies respectives, avec comme toile de fond la première guerre mondiale. Marie-Hélène Micouin-Lefesvre nous offre un roman historique captivant, fascinant de réalisme car se reposant sur des faits véridiques. Ce récit poignant, à l’échelle d’une vie, évite tout manichéisme grâce à des personnages qui recèlent une grande profondeur de sentiments et une complexité psychologique convaincante. La grande et la petite histoire s’entremêlent pour forger les destins d’une génération emportée contre son gré dans une guerre qui la dépasse. Les trajectoires des différents personnages nous font voyager à travers l’Europe du début du siècle, et brossent un tableau réaliste des milieux qu’ils traversent, des microcosmes qu’ils fréquentent.