Sotto l’immagine, c’est avant tout une réflexion sur la traduction et son impossibilité. Par la mise en relation d’éléments tirés du cinéma, de la littérature, de l’art, de l’histoire, Nathanaël interroge, interpelle, propose. Ce nouvel opus participe à cette quête polymorphe, translangagière, propre à l’auteure et où la traduction est mise à l’épreuve de la photographie. Un livre singulier, insolite.
Point de vue de l’autrice
Mais je n’ai aucune preuve du cinéma.
De Sotto l’immagine, l’on peut dire qu’il s’agit d’un texte sur la dictature, ou la pluie. Partant d’un fragment de Michelangelo Antonioni, ce texte, axé sur une idée (fugitive) de l’image captée, pourrait tout aussi bien être un traité de l’intraduisible. Situé « en l’an onze des rideaux » d’une première personne cloîtrée par son incapacité de répondre de son je, et dont le corps est pris entre une photographe et un cinéphile, il énonce un état des lieux d’une pensée anachronique infiltrée par un présent cinématographique qui lui demeure étranger. De langue en lacune, et de littoral en creux, l’histoire, absente d’antériorité, est celle d’une déroute interrogée par des voix venues de différents ailleurs – Ingeborg Bachmann, Orson Welles, Graham Greene, Sergio Larraín, Giuseppe Ungaretti, Galina Oustvolskaïa, Lee Van Cleef, ou Alejandra Pizarnik… Mais peut-être s’agit-il d’un étonnement, tout simplement.