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L'affaire de La Barre

Livre numérique


1766 : L’affaire Sirven occupe un Voltaire déjà plus que septuagénaire. D’Abbeville, arrive une rumeur : un jeune homme d’un peu plus de vingt ans, François-Jean Lefebvre de La Barre vient d’être exécuté pour blasphème et impiété : commence, pour Voltaire, l’affaire de La Barre. Ce dont fut accusé le jeune homme est presque insignifiant : il aurait tailladé une effigie du christ ; par le passé, le jeune avait déjà fait des siennes en refusant de retirer son chapeau au passage d’une procession. De La Barre, adolescent provocateur, esprit insolent ; comme il sied à son âge, n’a guère fait plus que cela. Son dossier d’accusation repose sur la rancune d’un homme, le maire et enquêteur de la ville ; sur de la bêtise, sur du conservatisme, ainsi que sur des rumeurs ; sur les deux-cents témoins convoqués, seuls trois d’entre eux sont de vrais témoins oculaires. Qu’importe ! C’est à la condamnation qu’on le voue : sa mise à mort sera d’une barbarie sans nom. De La Barre reste dans l’histoire judiciaire française comme le dernier homme condamné pour blasphème. Voltaire, défenseur acharné de sa mémoire, de sa cause ; auteur restituant l’endurance de son calvaire a passé plus de dix ans de sa vie à plaider les louanges du martyr. Il en ressort un corpus de textes, de lettres, d’appels, de cris, de rage d’une terrible actualité.