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L'Amour du monde

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Au bord du lac LĂ©man parmi les vignes, une petite ville se suffit Ă  elle-mĂȘme. Tout le monde se connaĂźt, on vit entre soi, on se contente d'eau pure, de vin et de soleil clair. On ne regarde jamais plus loin que les montagnes, et les Ă©trangers passent leur chemin sans s'arrĂȘter.

Mais lorsque Louis NoĂ«l retourne au pays aprĂšs cinq ans de voyage et raconte ses pĂ©riples ; lorsqu'un Ă©clairĂ© dĂ©ambule dans les rues sous les traits de JĂ©sus-Christ ; et lorsqu'un cinĂ©ma ouvre dans la salle communale, la ville change brusquement. Un vent de folie se met Ă  souffler. DorĂ©navant on rĂȘve d'ailleurs. On s'ouvre au monde, comme si on avait ouvert une grande porte entre les montagnes. On rĂȘve, mais la rĂ©alitĂ© vacille. On rĂȘve, mais peu Ă  peu le quotidien s'Ă©croule en dĂ©sordre et confusion. Ce qui semblait impossible est devenu possible.

À l'heure de la mondialisation et de la rĂ©alitĂ© virtuelle, ce roman ouvre les yeux sur le monde et la sociĂ©tĂ© de notre Ă©poque. Charles-Ferdinand Ramuz dresse les portraits d'habitants d'une ville de campagne isolĂ© de la Suisse paysanne du XXe siĂšclee, pris dans le tourbillon inarrĂȘtable de la modernisation.

Charles-Ferdinand Ramuz (1878-1947) est un Ă©crivain suisse rĂ©putĂ© pour ses thĂšmes spĂ©cifiques tels que la solitude de l’homme face Ă  la nature ou la poĂ©sie des terres, des vignes et des lacs, la transgression, la crĂ©ation et la destruction, l’ouverture et la fermeture. AprĂšs un sĂ©jour Ă  Paris oĂč il cĂŽtoie AndrĂ© Gide ou Charles-Albert Cingria, il s’installe dĂ©finitivement parmi les vignes du Lavaux. Il est connu pour ses romans « L’Amour du monde » (1925) et « La Grande peur dans la montagne » (1926).