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Ouragan sur la mémoire : Roman policier

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Quand Corben, un de mes amis aïkidoka à l’Isle sur la Sorgue, a été retrouvé mort vêtu de son keïko-ji et de son hakama, les deux carotides tranchées et un tantô dans le cœur, au milieu d’un champ de basilic, cela m’a vraiment mis en vrac. De surcroît, Ambre, son amie, a également disparu. Comme aucun des deux ne possède ni identité ni existence légale, la police n’a rien compris. En fait, il n’y a que moi qui connaisse l’identité de la victime, l’auteur, le mode opératoire, les circonstances du décès, ainsi que les raisons pour lesquelles on en est arrivé là. Tout cela n’a aucun sens.

Dire la vérité n’apporte que des malheurs. D’ailleurs, si je la racontais cette vérité, personne ne la croirait. On ne se bat pas contre un fantôme. On ne peut l’arrêter, ni le juger, ni le condamner et encore moins l’emprisonner. Un fantôme, pourquoi un fantôme ? Non, il ne s’agit pas d’un revenant, juste d’une manière de parler. Soyons sérieux, les fantômes, cela n’existe pas.

Tout a commencé quand j’ai pris mon premier commandement. Parce que finalement, il existe deux sortes de gens : il y a les vivants et ceux qui sont en mer. Bien plus tard, au large de Gênes, on a recueilli ces naufragés qui ont justement ouvert une école d’aïkido en Italie à Taggia sur la Côte des fleurs en Ligure. Alors, quand les deux clubs se sont rencontrés et qu’on nous a offert ces plants de basilic…

Quand je raconte cela à cette inconnue rencontrée par hasard… Mais, est-ce bien par hasard ? Quel rôle joue-t-elle et pourquoi son insistance à vouloir absolument découvrir la vérité ? Peu importe, comme elle, vous allez ouvrir de grands yeux ébahis et considérer mon récit avec scepticisme, pour finalement me prendre pour un individu étrange et certainement un mythomane. Pour suivre son exemple, vous ne manquerez pas d’inventer des solutions simplistes comme une histoire de cœur, d’argent ou de guerre entre écoles d’arts martiaux.

Alors là, vous n’y êtes pas du tout.

Ă€ PROPOS DE L'AUTEUR

Bruno BENATTAR est né en 1951, il poursuit des études de sciences économiques et de sociologie. Fortement influencé par les mouvements sociaux de mai 1968, il milite activement dans des mouvements pacifistes, non marxistes et non violents, tout en pratiquant les arts martiaux, et ce, encore aujourd’hui.

Refusant de s’intégrer dans la vie professionnelle, il visite le monde et exerce les métiers de moniteur de voile et de plongée bouteille.

Pendant près de trente ans, il travaille comme consultant en droit social, après avoir repris des études de droit. Il publie de nombreux articles et ouvrages spécialisés dans le domaine du droit du travail.

Aujourd’hui, retiré des affaires, il réside dans le Vaucluse.