Ils adoptèrent, furent heureux et… !
Derrière cette image de conte de fées où l’amour triomphe toujours, existe un scénario moins idyllique. Une vérité qui fait peur et que l’on préfère ignorer.
Les résultats d’une étude menée par les services de la Direction Générale de l’action sociale font part de près de 20 % d’enfants adoptés qui, selon les départements, sont placés en foyer d’aide sociale, voire en hôpital psychiatrique. Quant aux cas carrément explosifs, ceux pour lesquels la « greffe » ne prend pas, les chiffres restent plus vagues.
On ne veut également pas regarder en face les études réalisées à l’étranger selon lesquelles plus de 30 % des enfants adoptés présenteraient des troubles du comportement.
Et l’on constate alors que les forces de l’acquis ne suffisent pas toujours à équilibrer celles de l’inné. Quelle naïveté de croire qu’il suffit de se persuader que l’on aime pour aimer vraiment et être aimé.
Pour ces enfants dont on a volé l’histoire, les vrais parents sont ailleurs, dans un ailleurs où ils ne peuvent retourner parce qu’ils y sont devenus étrangers. Ils doivent donc composer avec le traumatisme de l’abandon qui les fragilise et un passé souvent méconnu qui parasite leur vie. Chez certains, la vie affective a été tellement carencée qu’ils développent peu à peu des mécanismes les empêchant de s’attacher. Leur histoire devient donc incompatible avec celle de la famille adoptive.