Le Japon célèbre cet été, comme chaque année, O Bon, une fête des morts joyeuse et heureuse qui permet aux familles pendant quelques jours de se rassembler. Les esprits, les ancêtres, les fantômes partagent les repas des vivants, tous autour d'une même table. Au Japon, comme dans la plupart des pays du monde, la «présence» des esprits, des ancêtres dans le monde des vivants est vécue comme une évidence. Les honorer, se remémorer les sages et les anciens, participer à la transmission des coutumes, de la sagesse, de l'amour. La nourriture est une traduction concrète de ce lien bien (trop) vaporeux pour certaines, parmi les plus cartésiens ? Mais, cuisine-t-on pour cette fête des morts ? Quel nourriture offrons-nous au Sénégal, au Mali, au Laos, au Mexique, en Inde… La liste est celle des pays du monde.Notre invité Ryoko Sekiguchi est écrivain, poète, traductrice, gourmande et fine. Elle a écrit à propos de la nourriture et de ce lien que cette dernière instaure presque à notre insu.Ryoko Sekiguchi a dernièrement publié La Voix Sombre chez P.O.L, Manger fantôme, éditions Argol.