Dans cet ouvrage écrit un mois avant l’apparition du virus Covid, ce choc si rapide, brutal et global, il est question, non sans humour, de collapsologie et d’un effondrement possible de la civilisation industrielle sous la forme d’une lettre ouverte à Greta Thunberg, cette adolescente que le « Time » avait désigné comme personnalité de l’année en 2019. Et comme le dit désormais Pablo Servigne : « On ne pourra plus repartir comme avant. Il faudra réinventer beaucoup de choses ».
L’auteur parle de sa propre génération, fascinée par « Blade Runner », le cyber-punk, la science-fiction… Bref, une génération fascinée par le potentiel d’imagination et de fantaisie lié à la technologie voire même ses dérives.
La « génération Greta », elle, est stimulée par un futur plein d’espoir dans la nature, mais moins dans la technologie, voire pas du tout. Et pourtant, par le biais de ses réseaux sociaux et ses smartphones, elle est plus que jamais dépendante de l’intelligence artificielle.
Se posent aussi dans cette lettre ouverte les questions des peurs irraisonnées et des « fake news », à travers leurs adeptes qui eux ne croient en rien, mais alors vraiment rien. Et surtout pas à la responsabilité de l’humain dans le changement climatique.
Les magiciens savent détourner l’attention des adultes en envoyant leur colombe vers un endroit précis. Mais il a été prouvé que cette tactique ne fonctionne pas avec les enfants. Ils continuent à regarder le magicien quand les adultes ont déjà été distraits.
Et si elle, la petite Greta, malgré toute ses contradictions et ses outrances, regardait là où notre société de consommation faisait tout pour que nous ne portions plus notre regard ?