Jean Giraudoux (1882-1944)
"De Melun je filai sur Provins. Dans le périmètre du Grand Quartier Général, il n’y a pas de troupes ni de convois étrangers. Les routes qui partent en éventail de Foch ou de Pétain sont pures, pendant quarante kilomètres, de toute autre race que la française, et Provins était ainsi au centre de la seule de nos provinces reconnaissables. Tout un après-midi je fus dans une guerre soudain française. Quel repos ! J’étais un interprète qui revient dans son vrai pays. J’étais un interprète dont l’amie étrangère parle soudain la langue. Je n’avais plus à préparer en moi, d’une traînée lointaine de poussière, d’une foule encore indistincte, la traduction qui m’en donnerait au passage une automobile américaine, un bataillon portugais."
7 récits de guerre où le style héroïque des écrivains de l'époque laisse la place à un style plus poétique ; mais Clio, la muse de l'Histoire, n'est pas si adorable que cela... Tout est à réinventer...
Nuit à Chateauroux - Entrée à Saverne - Mort de Segaux, mort de Drigeard - Repos au lac Asquam - La journée portuguaise - Dardanelles - Adieu à la guerre