Jules Lermina (1839-1915)
"À l’heure où s’ouvre notre récit, c’est-à-dire dans la soirée du 15 janvier 1822, un mouvement inaccoutumé régnait dans la rue Bonnefoi, où s’élèvent les bâtiments du Palais de Justice, à Toulon. Une foule compacte se pressait aux portes du tribunal, contenue par un fort détachement de gendarmes qui, le sabre au poing, repoussaient les curieux trop impatients.
La ville de Toulon et le département du Var étaient sous le coup d’émotions à la fois graves et pénibles qui se traduisaient par une agitation toujours grandissante et dont l’accroissement pouvait fournir matière aux inquiétudes des gouvernants.
Ce qu’attendaient les nombreux habitants groupés autour du Palais de Justice, c’était un arrêt auquel était suspendue la vie d’un homme.
Il s’agissait d’une conspiration. On sait que l’année 1822 fut particulièrement féconde en tentatives de révoltes, dont le but avoué était de renverser les Bourbons, encore mal assis sur leur trône.
On voyait surgir soudainement à l’est, à l’ouest, au nord, au sud, des hommes qui, sans pâlir devant le danger, affirmaient hautement leur foi politique, jusque sur les échafauds dressés à la hâte. C’était Caron, c’étaient les sergents de La Rochelle."
Paris au XIXe siècle : une bande de truands, nommée les "Loups de Paris" et commandée par un bagnard évadé, de la pire espèce, sévit sur la capitale. Elle est combattue par une étrange association : le "Club des Morts"...