« Je voudrais remettre de la chair et de la douleur dans cette tragédie qu’est le racisme. Je voudrais rappeler que, quand quelqu’un meurt de cette façon – je parle de véritables assassinats qui se passent, sous nos yeux, dans les rues américaines, et de petits meurtres aussi qui se passent dans les salons –, rappeler donc que c’est un être humain qu’on a tué ou qu’on cherche à tuer, et non un concept. Il ne faut pas oublier tous ceux qu’on a poussés au suicide lent ou à la dépression.
Tous ces crimes qui passent inaperçus parce qu’on a choisi de torturer un être faible, discret et isolé. Il faudrait que quelqu’un parle en leur nom. Je n’aime pas parler au nom des gens, mais puisqu’ils sont morts… »
D. L.
Pour traverser cette longue nuit zébrée de violences, mais aussi de tendresse, des champs de coton du Sud aux usines du Nord, Dany Laferrière chemine avec le blues de Bessie Smith, les figures contrastées d’Abraham Lincoln et de Charles Lynch, l’éloquent James Baldwin et la déterminée Eleanor Roosevelt, l’amitié ensoleillée de Toni Morrison et de tant d’autres. Ce chemin peut-il aboutir à l’espoir ? La lecture saisissante de l’auteur invite à une réflexion profonde.
Voici donc un livre de réflexion et de tact, un livre littéraire. Mêlant des formes brèves que l’on pourrait rapprocher des haïkus, où il aborde en général les sensations que les Noirs éprouvent, et de brefs essais où il étudie des questions plus générales, Dany Laferrière trace un chemin grave, sans jamais être démonstratif, dans la violence semble-t-il inextinguible du racisme américain.
Anonyme
27/03/2024
un livre à lire, fait reflechir
Pour écrire un avis, vous devez télécharger l’application