(0)

On ne badine pas avec la mort : Pièce de théâtre

E-bok


La mort n'apprécie pas que l'on se joue d'elle...

Qu’est-ce qui peut pousser un mari à demander à l’amant de sa femme de le supprimer ? Ou, plus exactement, de le rayer de la liste des vivants ? Le désir d’échapper à un danger imminent et d’aller refaire, incognito, sa vie ailleurs. Mais ce qu’un amant peut accepter de faire par amour, la mort, elle, ne peut le tolérer. C’est qu’elle n’aime pas qu’on se joue d’elle. Ce qu’on lui promet elle le veut. Coûte que coûte. Qui en fera les frais ? Le mari trop hardi ? Les amants trop confiants ? L’assistante trop amoureuse ? Une chose est certaine, l’inspecteur de police, lui, ne s’en laissera pas conter.

Plongez dans une pièce de théâtre et découvrez comme la mort exige ce qu'on lui a promis, coûte que coûte.

EXTRAIT

Pierre-Yves : Vous êtes un être monstrueux.

Hubert : Vous ne m’apprenez rien, je le sais. Mais sachez que bientôt vous serez, Delphine et vous, aussi monstrueux que moi.

Pierre-Yves : Parce que nous nous aimons ?

Hubert : Tout juste ! Parce que vous vous aimez. Vous vous aimez et vous savez maintenant que, moi vivant, votre amour ne pourra pas vivre au grand jour. Il devra se cacher. S'étioler. Vous, Docteur, vous commencerez sans doute à reprocher à Delphine cette situation sans issue. Toi, tu seras déchirée entre ton amour pour lui et la crainte de m’affronter. (une pause) Vous ne dites rien. Ni l'un ni l'autre. Mais vous savez que j’ai raison. Que peu à peu vous en arrivez à penser (il les regarde à tour de rôle) que les obstacles, et j’en suis un pour vous, que les obstacles lorsqu’on ne peut pas les surmonter, on les supprime. (Pierre-Yves va parler) Non, taisez-vous. Supposez un instant que je disparaisse. Que se passerait-il ? Vous l'épouseriez. Elle s'installerait ici. Vous verriez comme cet appartement prendrait, comment dire, une autre dimension. Elle n'a pas son pareil pour créer une ambiance. Quelques fleurs ici et là. Un léger fond musical. Chopin, Bach ou Mahler, selon l’humeur du jour. Eh bien pour cela, il vous faudra attendre ma mort. (il les regarde intensément) Vous semblez choqués et pourtant, croyez-moi, cette idée est déjà là en vous. Et elle va germer. Elle va, petit à petit, grandir jusqu'au jour où...

À PROPOS DE L'AUTEUR

Marie Torres, née le 23 mai 1953, est chargée de communication dans un groupe d’assurance et écrit, bénévolement, pour un web magazine culturel international, micmag.net.