« Je l'avoue, cela m'était désagréable ; j'avais, certes, décidé que je jouerais, mais je ne me proposais nullement de commencer en le faisant pour d'autres. Cela me déroutait même quelque peu, et c'est avec un grand sentiment de contrariété que je pénétrai dans les salles de jeu. Tout m'y déplut dès le premier coup d'œil. Je ne peux souffir le ton obséquieux des feuilletons du monde entier, et plus spécialement de nos journaux russes, où presque chaque printemps nos chroniqueurs se plaisent à décrire deux choses : premièrement, la magnificence inouïe et le faste des salles de jeu dans les villes d'eaux sur le Rhin, deuxièmement, les tas de pièces d'or qui, à les entendre, s'amoncellent sur les tables.[...] II n'y a rien de magnifique dans ces salles médiocres, et quant à l'or, non seulement il ne s'entasse pas sur les tables, mais c'est à peine s'il s'en trouve un petit peu, de temps en temps. Bien sûr, de loin en loin au cours d'une saison, il arrive qu'apparaisse tout à coup quelque original, un Anglais, ou encore un Asiatique, un Turc, comme cet été, qui soudain perdra ou gagnera énormément ; les autres misent tous, eux, de maigres goulden, et il n'y a jamais, en moyenne, que fort peu d'argent sur la table... »