En Bretagne on dit que Filhol de Tréguern est mort il y a longtemps, et que son fantôme erre non loin du Trou de la Dette, et que la nuit sa voix s'élève dans l'obscurité. Quand sa sœur Marianne rejoint ce lieu brumeux pour trouver son frère, elle trouve à la place un spectre féminin d'une beauté angélique et aux boucles blondes flottant au clair de lune.
Dans ce premier tome d’un roman fantastique de Paul Féval, les légendes bretonnes se mêlent aux croyances de l'esprit. D'une plume minutieuse, Paul Féval décrit la Bretagne profonde, peuplée de mystères et d'étranges créatures.
Paul Féval (1816-1887) est un écrivain français et breton né à Rennes, dans une famille chrétienne. Au collège, alors que la période des troubles révolutionnaires s'installe en 1816, Paul se montre monarchiste. Il est renvoyé, et passe la fin de son collège chez son oncle en campagne, où l'on parle de batailles sanglantes et de conspiration – séjour qui l'influencera profondément dans ses écrits. Il s'oriente vers le droit puis la banque, mais ce n'est pas pour lui. Il préfère amplement le monde de la littérature. Là, on le dirige vers un milieu catholique et royaliste. Il publie son premier texte en 1841 dans « La Revue de Paris », et est peu à peu remarqué pour ses talents. En 1843 sort « Les Mystères de Londres », en roman-feuilleton, et connaît un succès immédiat. Il s'empresse alors de rédiger trois autres parties qu’il continue jusqu'en 1844. Écrivain très engagé politiquement, il décide tout de même de rester parfois neutre. Ainsi, il s'illustre dans tous les genres à succès de l'époque : roman de cape et d’épée (« Le Bossu »), 1857 mystère urbain, récit breton (« La première aventure de Corentin Quimper », 1876) ou le récit fantastique (« La Vampire », 1865).