"Ces "Je me souviens" ne sont pas exactement des souvenirs, et surtout pas des souvenirs personnels, mais des petits morceaux de quotidien, de choses que, telle ou telle année, tous les gens d’un même âge ont vues, ont vécues, ont partagées, et qui ensuite ont disparu, ont été oubliées ; elles ne valaient pas la peine d’être mémorisées, elles ne méritaient pas de faire partie de l’Histoire, ni de figurer dans les Mémoires des hommes d’État, des alpinistes et des monstres sacrés. Il arrive pourtant qu’elles reviennent, quelques années plus tard, intactes et minuscules, par hasard ou parce qu’on les a cherchées, un soir, entre amis : c’était une chose qu’on avait apprise à l’école, un champion, un chanteur ou une starlette qui perçait, […] un geste, ou quelque chose d’encore plus mince, d’inessentiel, de tout à fait banal, miraculeusement arraché à son insignifiance, retrouvé pour un instant, suscitant pendant quelques secondes une impalpable petite nostalgie."
G.P.
Recueil de minuscules souvenirs réunis entre 1973 et 1977, qui s’échelonnent entre la 10e et la 25e année de l’auteur (1946-1961), "Je me souviens" fait revivre l’air du temps de l’après-guerre et des années 50.