Outil de socialisation, l’école est aussi une fenêtre sur le monde et un lieu d’apprentissage – stéréotypes et préjugés compris. Dans cet ouvrage, l’autrice postule que l’école au Québec, tant francophone qu’anglophone, a, dès ses débuts et pendant des décennies, enseigné et cautionné la domination coloniale et le racisme. Elle éclaire la façon dont les figures de l’Autre ont été construites par une variété de discours, selon différentes caractéristiques culturelles ou corporelles, et la façon dont elles ont occupé diverses fonctions dans la formation de l’identité collective de l’élève québécois, blanc et civilisé.
L’ouvrage montre bien comment l’altérité construite, mise en scène et racontée par l’institution scolaire québécoise du XIXe siècle a été un outil pédagogique privilégié. En plus d’examiner le champ narratif du « faire-croire » et du discours imposé de la représentation, il analyse les contours de l’appropriation des figures de l’altérité par les élèves du Québec. Quelles conceptions de l’Autre, produites par quelles idéologies, l’école transmit-elle ? Quelles fonctions récréatives et pédagogiques ont-elles remplies ?
Par la variété des thèmes abordés et des sources consultées, ce livre, appuyé par un grand nombre d'illustrations, contribue de façon remarquable au débat sur le racisme ainsi qu’à la recherche de solutions dans les rapports entre la majorité blanche et les différents groupes racisés au Québec.