Inde, 1946. Dans le petit train qui grimpe jusqu’à Darjeeling, mère Teresa prie. Elle confie sa vie à Jésus, l’Époux, l’éternel compagnon de voyage. Et soudain…
Soudain la prière devient dialogue. Ce n’est plus la religieuse qui parle au Christ, c’est le Christ qui lui parle.
Le Verbe se fait voix. Voix claire qui s’adresse à mère Teresa sans aucun doute possible. Voix réelle et incroyablement proche, car elle résonne dans l’âme sans passer par le canal de l’oreille.
– Ma toute petite, porte-moi jusque dans les trous des pauvres. Sois ma lumière ! Va parmi eux, porte-moi avec toi en eux. J’ai soif ! Il faut tout quitter de ta vie actuelle. Je veux un ordre de religieuses capables de faire briller ma lumière jusqu’au fond des bustees. Des religieuses indiennes, vêtues comme des Indiennes, capables de rejoindre les pauvres là où ils sont.
– Je le ferai, mon Jésus.
Les lèvres de la religieuse n’articulent pas ses paroles intérieures ; aucun de ses voisins ne se doutera jamais d’avoir assisté à une scène extraordinaire. Mère Teresa, pourtant ébranlée, ne s’étonne même pas du naturel avec lequel elle répond au Christ. Trente-six ans de familiarité avec lui l’ont si bien préparée à ce dialogue !