"En moins de trois mois, elle avait changé les destinées de la France."
L’érudition exhume des textes, l’histoire juge, la poésie chante, la pitié trouve toujours des larmes. Aucun autre épisode de notre histoire n’a été plus souvent étudié, plus diversement apprécié, sous l’impression toujours changeante des idées philosophiques ou religieuses et des passions politiques. Il y a donc un intérêt réel, nous le pensons, à rechercher rapidement, depuis le xve siècle jusqu’à notre époque, ce que l’histoire a fait pour rétablir dans leur véritable jour les événements de la vie de Jeanne d’Arc, ce que la poésie a fait pour les chanter ; mais, afin de mieux comprendre et de juger plus sûrement la double tradition de la poésie et de l’histoire, nous croyons devoir rappeler rapidement la vie de l’héroïne, en la replaçant au milieu des croyances de son temps et en rectifiant, à l’aide des derniers documents qui ont été publiés, des points obscurs ou inconnus.