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La Leçon d'Amour dans un Parc

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Un cupidon adolescent pourvu de ses attributs masculins orne le parc de la marquise Ninon. La peau de marbre à la vue de tous, la statue suscite chez les habitantes du château des sentiments profonds. Tandis que certaines voient en sa nudité une offense à la bienséance, d'autres en sont secrètement attirées et convoitent le bassin où trône le cupidon.

Dans cette effervescence impudique, la marquise comprend qu'elle doit tenir sa fille Jacquette à l'écart du bassin. Ninon dissimule le cupidon au cœur d'un labyrinthe de plantes et lui retire ses attributs virils. Mais Jacquette est curieuse, et plus elle grandit, plus son innocence est mise à l'épreuve. Bientôt, un homme bien en chair attirera les regards de Jacquette.

Publié en 1902, le roman scandalisa le milieu des penseurs et du clergé. Derrière un esprit libre, sans pudeur, et un texte aux penchants érotiques, René Boylesve offre un roman profond qui met en garde contre les ruses de l'amour.

René Marie Auguste Tardiveau dit René Boylesve (1867-1926) est un écrivain français né en Indre-et-Loire. Sa mère meurt alors qu'il n'a que quatre ans. Sa grande-tante qui l'élève décède en 1876, et son grand-père se suicide quelques temps après. René est alors renvoyé chez son père qui se suicidera à son tour en 1883. Le demi-frère de René meurt, lui aussi, tué à la guerre en 1917. Dans ce contexte tragique, il publie son premier texte à dix-sept ans. Il rencontre Jane Avril, et jusqu'en 1896 publie dans des revues sous divers pseudonymes. Il choisit définitivement celui de Boylesve, nom dérivé de celui de sa mère. À compter de cette date, il publie ses premiers romans. « Le Médecin des Dames de Néant », « Les Bains de Bade ». Suivront des textes comme : « Mademoiselle Cloque » (1899), « La Becquée » (1901), « L’Enfant à la balustrade » (1903), « Le Meilleur ami » (1909), « Le bonheur à cinq sous » (1917), « Élise » (1921), « Nouvelles leçons d’amour dans un parc » (1924), « Souvenirs du jardin détruit » (1924). Il fait aussi la connaissance de très nombreuses personnalités de la littérature (Anatole France, André Gide, Paul Valéry...), qui lui offrent une véritable mine de savoir littéraire qu'il mettra à profit. Mais c'est à la découverte de Proust que ses écrits prennent un tournant différent. Il est élu en 1918 à l'Académie française.